Détox

Constats modernes

Notre environnement est considérablement pollué: pollution de l’air, de l’eau, perturbateurs endocriniens, médicaments finissent invariablement dans nos corps. Notre alimentation aussi est pleine de résidus toxiques:

– pesticides, colorants, additifs etc.
– résidus acidifiants et mucogènes (viande, produits laitiers, alcool, céréales, sucre industriel etc.)

Conséquences: maladies chroniques, allergies, troubles ORL, douleurs articulaires, alzheimer, troubles digestifs et problèmes intestinaux etc.

Les Anciens déjà purifiaient régulièrement leur corps, mais aujourd’hui plus encore, la « détox » fait partie d’un mode de vie sain.

 

Les outils de purification dans le yoga

La Hatha-yoga-pradîpikâ nomme six différents kriyâ ou shatkarman qui permettent de se purifier:

  • netî: le nettoyage du nez à l’eau salée à l’aide d’un lota
  • dhautî: le nettoyage de l’estomac en se faisant vomir
  • naulî: massage abdominal par rétraction circulaire de la musculature
  • basti: une sorte d’irrigation colonique ancienne, le lavement intestinal
  • kapâlabhâti: expirations puissantes activant apâna (énergie d’élimination) et stimulant le métabolisme
  • trâtaka: fixation oculaire faisant surgir des larmes et purifiant les yeux

    Que purifie-t-on?

    Outre les polluants listés ci-dessus, il s’agit de nettoyer les « humeurs », c’est-à-dire le liquide interstitiel. L’intestin humain n’est pas fait pour digérer les céréales cuites, la viande et les produits laitiers. Du coup, la paroi intestinale laisse passer des résidus collants, les mucosités. Ces dernières tentent d’être éliminées par le corps par le biais de kystes, furoncles, lipomes, abcès, aphtes, glaires etc, si le métabolisme est en assez bonne santé pour tenter de s’en débarrasser. Dans bien des cas, les mucosités stagnent, empoisonnant le liquide interstitiel et favorisant les maladies tel le cancer. La Hatha-yoga-pradîpikâ parle de la nécessité d’assécher le mucus (kapha).

    D’autre part, notre alimentation penche tellement du côté de l’acidification que de nombreux contemporains basculent dans l’acidose. Quand le corps est chroniquement acidifié, cela favorise un climat d’inflammation. Le feu dans le corps monte (pitta) et les micro-nutriments s’agglutinent entre eux sous la chaleur et deviennent trop grands pour passer la membrane cellulaire. Le corps ne les assimile plus. L’acidité du corps, mesurable avec le pH urinaire, cause des dépôts de cristaux acides dans les articulations qui deviennent douloureuses.

    Plus d’infos sur l’équilibre acido-basique ici.

    Les purges indiennes

    Clairement, les problèmes intestinaux sont légion, du fait d’un mode alimentaire non adéquat. Les intestins abîmés par des décennies de nourriture cuite, de céréales, de produits laitiers et carnés sont irritables, spastiques, prompts au ballonnement. Le manque de fibres crée de la constipation et sans le savoir, nous pouvons garder jusqu’à plusieurs kilos de matières en putréfaction dans le gros intestin. Si vous allez à selles une seule fois par jour, peut-être que vos intestins ont accumulé des déchets.

    Le lavement yogique (basti) fait partie des outils pour nettoyer le côlon. On introduit de l’eau ou de la tisane douce par l’anus afin de nettoyer le gros intestin. L’inconvénient, c’est que souvent, seule la partie basse est nettoyée. Si l’on pressent que l’on a de l’accumulation d’ama (résidus non digérés), on peut faire faire une irrigation côlonique chez un professionnel. En yoga, il existe aussi une technique qui consiste à boire une grande quantité d’eau salée suivie ensuite par des postures précises (shanka prakshalana). Du coup, l’eau salée est guidée dans le côlon et elle décolle les résidus, avec l’avantage que tout le tractus intestinal soit nettoyé. Il faut noter cependant que ces choses se préparent et que la diète qui suit doit être adaptée. L’inconvénient de basti ou de shanka prakshalana, c’est qu’en agissant au niveau mécanique, ces méthodes n’entraînent pas de détoxination hors du tube digestif; elles ne réveillent pas l’énergie apâna.

    En Ayurveda, on peut faire des séjours de type panchakarma. La cure utilisera l’alimentation, les plantes, le ghee et l’huile de ricin pour nettoyer le corps.

     

    Les purges en naturopathie

    Les purges s’adressent à ces deux problèmes principaux: les mucosités d’une part et les cristaux acides d’autre part. Dans un premier temps cependant, il s’agit de retrouver un intestin détendu et en bonne santé, en le désenflammant et en le nettoyant. Cette démarche est indissociable d’une alimentation vivante.

    •  Les purges salines comme le sel d’Epsom nettoyeront l’intestin et les déchets acides. Boire pendant au moins 12 heures des plantes dépuratives.
    • Plus intenses, les purges huileuses comme l’huile de ricin nettoyeront le corps de ses excès de mucus. Pour agir sur les mucosités, il ne faut rien boire pendant au moins 12 heures; c’est une purge plus difficile.

    L’avantage des purges salines ou huileuses sur les purges mécaniques est qu’elles créent une sorte d' »appel à la détoxination » dans tout le corps. Ce dernier, sentant qu’arrive la possibilité de se nettoyer, décharge dans le sang et les selles des toxines présentes dans les cellules et autour d’elles. L’énergie d’élimination apâna s’active et l’on peut sentir une légère nausée ou des maux de tête pendant le processus. Puis le lendemain, souvent le sentiment de bien-être s’accroît, dans le corps, dans l’énergie et dans l’esprit!

    Le nettoyage du foie est aussi une très bonne cure. C’est un protocole créé par le Dr Andreas Moritz, visant à nettoyer la vésicule biliaire. Après une diète sans aucun produit gras pendant une semaine, couplée à un litre de jus de pommes par jour, on utilise le sulfate de magnésium (sel d’Epsom) et une prise d’huile massive pour libérer la bile et les déchets du foie et de la vésicule.

    Il est bon de demander conseil à un spécialiste et d’être accompagné dans toutes ces démarches.

     

    Le jeûne et les monodiètes

    Il est très bon de jeûner, en particulier au printemps et à l’automne. Le but est de donner du temps et de l’espace au corps pour se nettoyer. Une bonne partie de notre énergie va vers la digestion. En arrêtant de manger ou en allégeant le travail de digestion, le corps va de suite commencer à se nettoyer. Il existe toutes sortes de types de jeûne:

    • cure de jus de citron et de sirop d’Erable et poivre de Cayenne: facile pour un premier jeûen car très riche en sucre, compatibles avec le travail;
    • cure de jus de légumes: à volonté toute la journée. Cela nettoie le tube digestif en douceur. Bonne transition vers l’alimentation vivante. Pour en faire un jeûne, diminuer les quantités à environ 3 fois 2 dl par jour par exemple;
    • cure de jus de raison ou de raisins, dépurative;
    • monodiète de riz complet: idéal si l’on est très affaibli par une maladie car le riz contient énormément de nutriments;
    • etc.

    Quand l’organisme est déjà assez purifié, il est intéressant de faire un jeûne à l’eau, mais attention, la détox est intense.

    Là encore, demandez conseil avant de vous lancer.